Rue Fontaine, à Paris, à deux pas de la place Blanche, aura vécu jusqu'en 1966 l'un des esprits les plus puissants du XXe siècle, siècle dont on est loin, soit dit en passant, d'avoir épuisé, malgré les âneries débitées à longueur de temps, toutes les fulgurances.
Le surréalisme, mouvement intellectuel radical, et le dernier de cette ampleur (il faut chercher à la lanterne celui ou celle qui entend le sens et la portée de ces trois mots ensemble), a été caricaturé outrancièrement, c'est peu de le dire, ainsi que son créateur. Ne parlons même pas de l'aventure funeste qui a touché l'atelier d'André Breton en 2003...
Fasciné par les beautés multiformes du grand réel, André Breton aimait collecter, par exemple, des jouets pour enfants, jouets à vocation éducative, notamment les poupées Hopi et Zuñi.
Ces kachina, confectionnées à partir de matières et de matériaux divers : bois, tissus, ficelles, pierres, perles, plumes - aux couleurs vives -, symbolisations concrètes des forces animales et végétales, ont été trouvées, intuition, par l'auteur d'Arcane 17, au fin fond de l'Arizona, en 1943-44.
J'aime beaucoup ces poupées et il m'est arrivé d'en rapporter quelques-unes from overthere.
Pour André Breton qui relisait, pendant sa période américaine, l'œuvre de Charles Fourier, comme pour moi, ces figurines sont l'incarnation de l'idée d'harmonie universelle où se rejoignent le monde visible et le monde invisible.
Sortilège ?