12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 06:00
À la table de l'alizé

À Faro, la belle candeur, je m'offre, par un détour dans les sentes secrètes de la vieille ville, le petit luxe d'une perdrix aux palourdes.

 

Matinée à marcher au vif du rivage. Le bout du monde. Une fois aisément sorti de l'enceinte urbaine, de vastes étendues sablonneuses lissées de lune en plein jour s'offrirent à mon pas. Une flottille opiniâtre de crabes dodus et trois sternes striées me retrouvèrent la bouche fleurie d'algues. Ce fut un comme quartier d'Irlande s'invitant au domicile méridien.

 

Mon intime aime l'effet que finit par produire le flacon de João de Santarém. Seul client de l'étroite taverne, Maria, la serveuse, que j'invite me rejoint, et nous éclusons, bras dessus, bras dessous, le bénéfique breuvage. Dehors, c'est l'éclatante lumière de l'après-midi. Chats et chiens rasent les murs. Sous l'opulente treille de la bougainvillée rouge, l'air tamisé invite ici à l'art de la conversation. Comme Maria aime le son de ma voix, je lui fais la lecture :

 

« É por ti que escrevo que não és musa nem deusa
mas a mulher do meu horizonte
na imperfeição e na incoincidência do dia-a-dia
Por ti desejo o sossego oval
em que possas identificar-te na limpidez de um centro
em que a felicidade se revele como um jardim branco
onde reconheças a dália da tua identidade azul... »  

 

Le vent qui croît soulève sa robe de lin.

commentaires