Bleu frais.
Trois jours chez des amis à Houlgate. Pins dans le jardin, chambre claire et vue dégagée sur la côte normande.
Fin d'après-midi à refaire le monde. Et il est bien défait ces jours-ci. Arrive l'autre temps, celui du questionnaire de Marcel Proust, jeu de société venu, le sait-on ?, d'Angleterre. Je m'y prête une fois de plus comme un enfant, ce sont les mêmes réponses, ce ne sont jamais les mêmes réponses.
Toutefois, à la question le fait militaire que j'admire le plus, je réponds sans hésiter D-Day, le débarquement du mardi 6 juin 1944. Avec une pointe de malice, j'ajoute rituellement qu'une partie de ma famille était à Londres avant de Gaulle pour lutter diversement contre le national-socialisme, ce qui n'enlève rien, bien entendu, à l'action du grand Charles à l'époque.
Chaque année, je pense à tous ces petits gars qui sont morts sur ces plages de Normandie, aux noms de codes éclatants de simplicité, Utah, Omaha, Gold, Juno, Sword, et comme chaque année, nous boirons un flacon de Graves à leur mémoire.
Dans le nom Houlgate, je ne peux m'empêcher d'entendre Howl Gate : la porte des hurlements, la porte de l'Enfer.
Remember...