1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 06:00

Cigar art03

 

 

 

If I cannot smoke in Heaven, then I shall not go.

 

 

Bien d'accord avec mon ami Mark Twain : au Paradis, j'emporte mes bottes de cigares. Ou alors, punto e basta ! 

 

Je fume le cigare depuis l'âge de 14 ans. Pratique antique en Russie impériale et en Grande-Bretagne (pour les plus chanceux, OK).

 

Quoi ? J'entends les harpies des ligues de vertu se lever. De vertu ? Tu parles !

 

C'est l'un de mes grands-pères qui m'a offert mon premier cigare, un cigare comme on en fait plus, un Cogétama d'une douceur tropicale infinie. Cogétama ? La grande manufacture de tabacs belges d'autrefois -le port d'Anvers, épices, cacao, alcools, feuilles de tabac séchées prêtes à l'emploi, échanges de bons procédés avec le royaume de Batavie, je veux dire les Pays-Bas, Surinam, De Nederlandse Antillen, les Antilles hollandaises, voyages, périples, cartes de géographie, récits d'aventures extraordinaires, longs après-midis sur cette pelouse et sur cette autre, science avec conscience, seul ou à deux, volutes, volumes, vol du temps...

 

Un rêve bien réel :


 

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À Amsterdam, près du Dam, je connais une somptueuse boutique...

 

Sans forfanterie, je pense avoir fumé, goûté, dégusté - et même vomi -, toutes les variétés de cigares que la Terre a jamais produites. Vous l'aurez compris : je suis un amateur de sensations fortes. Sensation is the keyword. Et mes miens auteurs en complicité à travers les siècles fument le ligada, colorado claro, colorado, colorado maduro et oscuro.

 

Au hasard de mes déambulations nomades, il m'arrive de débusquer des marques artisanales disparues. L'autre jour, en Italie, je ne veux pas trop préciser, voici qu'une boîte de Gispert Coronas Grandes, faits main, m'est offerte. À cet instant, je suis sur un petit nuage.

 

Où sont, aujourd'hui, les Reina Cubana, flor fina, qu'affectionnait Freud ?

 

Je peux les aimer larges, longs, courts et fins aussi, mes cigares. Sveltes, oui, comme ceux trouvés à Sumatra, captivants, mystérieux, enivrants, rimbaldiens au suprême.

 

Il est interdit d'interdire, c'est dit, c'est enregistré dans la chronique du temps. Donc, je vais livrer ici mes préférés :


le Petit Bouquet de Partagas, le Sancho Panza, les Romeo y Julieta (les favoris de Winston Churchill - c'est comme ça qu'une certaine victoire fut acquise), certains Cohiba, les Vegas Robaina, les Por Larranaga, les Hoyo de Monterrey, parfois la Gloria Cubana, les Macanudo de Saint-Domingue et La Flor de la Isabela des Philippines.

 

Comme je suis un démocrate respectueux des lois en vigueur, je ne fume que dans mon château - my home is a castle, dit mon cousin londonien.

 

Ai-je dit que j'avais - aussi - fumé (passé définitif) la pipe ? Une tendre amie anglaise, soprano de surcroît, ne pouvait m'imaginer, dans le temps jadis, sans ma blague d'Amsterdamer et ma pipe en écume de mer.  Des années durant, elle m'envoyait, toutes les occasions étaient les bonnes, ce personnage de Cézanne :

 

 

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Oui, c'est bien moi, je me tiens la tête.

 

Toutes ces existences bleues-lucidité en une...

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