Ce n'est pas le temps qui nourrit, c'est la culture...
Il fera chaud dans la maisonnée.
Les deux mains aux tisons.
Un beau feu dans la cheminée.
Volettent les blancs flocons !
Et on boira de l'alcool, encore et encore, dans une griserie sans nom, on se récitera, encore et encore, des poèmes de Pouchkine ou de Simonov :
Si tu m'attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort.
Attends, quand la pluie jaune
Apporte la tristesse,
Attends quand la neige tournoie,
Attends quand triomphe l'été
Attends quand le passé s'oublie
Et qu'on attend plus les autres.
Attends quand des pays lointains
Il ne viendra plus de courrier,
Attends, lorsque seront lassés
Ceux qui avec toi attendaient....
Et on passera des disques d'autrefois et on écoutera, encore et encore, la voix râpeuse de Vladimir Vyssotski :
C'est la chasse aux loups, c'est la chasse sans pitié !
Aux carnassiers gris, aux adultes et aux nourrissons !
Les rabatteurs crient et les chiens aboient jusqu'à la nausée.
Le sang sur la neige et les taches rouges des fanions...
Et on se dira, encore et encore, à la lueur des bougies, qu'on aura essayé de ne pas nuire ni de subir.
Une belle vie, encore et encore...