20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 06:00

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J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques...

 

 

Le temps d'une rencontre internationale, je retrouve le printemps de Bordeaux avec bonheur.

 

Une promenade au cœur de la ville gironde, cours de l'Intendance, rue Voltaire, place du Grand-Théâtre.

 

Et, rue Vital-Carles, la librairie de toujours, la librairie Mollat à l'enseigne des arts et des lettres, prolonge mon plaisir.

 

Les heures prennent alors une tout autre densité.

 

Je bois un verre de Saint-Émilion dans le quartier et Montaigne vient me rejoindre.

 

Cela peut être et cela peut ne pas être.

 

Michel, raconte-moi encore ton voyage en Chine...

 

Réjoui, je veux maintenant aller au musée des beaux-arts. Une ou deux choses à vérifier.

 

Non, une seule.

 

Voici : il se dresse devant moi, ce tableau. Taille humaine. Delacroix,1826. Eugène l'a signé à gauche.

 

La Grèce sur les ruines de Missolonghi.

 

Les deux mains féminines écartées qui ne retiennent plus grand'chose.

 

Tout ça pour en arriver là. Allégorique, n'est-ce pas ?

 

Héautontimorouménos.

 

Messianité historique en retournement négatif total. 

 

Les peuples somnolaient, mais le Destin prit soin qu'ils ne s'endormissent point, et l'on vit surgir le fils terrible et inexorable de la nature, l'antique esprit d'Inquiétude. Il s'agita tel le feu qui couve au cœur de la terre et secoue les antiques cités...

 

Je vous en précise la représentation scénique, actuelle et factuelle ?

 

À la faveur d'un ciel anglais, c'est à grandes enjambées que je file vers les jardins, vers les quais, vers le fleuve paisible qui m'appelle et m'emporte vers le large.

 

 

 

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