Dans l'atelier turquoise du jour, je relis ces considérations inactuelles d'une actualité saisissante (Unzeitgemäße Betrachtungen, indeed) :
I heartily accept the motto, "That government is best which governs least"; and I should like to see it acted up to more rapidly and systematically. Carried out, it finally amounts to this, which also I believe--"That government is best which governs not at all"; and when men are prepared for it, that will be the kind of government which they will have.
De grand cœur, j’accepte la devise : « le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois également : "que le gouvernement le meilleur est celui qui ne gouverne pas du tout", et lorsque les hommes y seront préparés, ce sera le genre de gouvernement qu’ils auront.
(Henry David Thoreau, On the Duty of Civil Disobedience, 1849 / La Désobéissance civile suivi de Plaidoyer pour John Brown, traductions de Micheline Flak, Christine Demorel et Laurence Vernet, préfaces de Louis Simon et Micheline Flak, Jean-Jacques Pauvert, 1977 )
Un ami me téléphone de la grande ville pour m'annoncer les résultats d'une évaluation internationale, comme on dit, relative, je cite, à « l’acquisition de savoirs et savoir-faire essentiels à la vie quotidienne au terme de la scolarité obligatoire ».
Sceptique quant à la formation du citoyen, parlons à peine de l'homme, dans la société spectrale du divertissement généralisé, je l'écoute gentiment comme toujours car je suis un homme gentil, et aussitôt lui livre en retour ma lecture matinale en insistant bien sur ce passage : et lorsque les hommes y seront préparés...
Éducation. Tout est là. C'est la seule grande vraie question. Mais quand je vois le tableau éducatif affligeant dans la plupart de nos établissements d'enseignement, je me dis qu'il faudrait reprendre tout à la base - d'urgence.
À l'évidence, ce n'est pas demain la veille...