2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 07:00

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Nusquam ne igitur sapientia est ? Immo vero inter ipsos fuit : sed nemo vidit.


 

Blanc-bleu à l'approche de Bruxelles.

 

Le train qui m'entraîne une fois nouvelle en Belgica est bondé. Des hommes, des femmes, des affaires pour les deux sexes, mais chacun de son côté, homologie passablement ubuesque de la situation politique locale. Et quand ces humains ne sont pas à leurs affaires (journaux du matin, laptops dernier cri, cours de la bourse, phynance, phynance !), ils, voglio dire, elles surtout, sont plongés dans des romans anglo-saxons de l'épaisseur d'un double millefeuille. Anesthésiques sans ordonnance. Toujours les mêmes histoires périmées dans la précipitation plumitive mercantile. Que peut-il donc bien se passer à l'intérieur de ces cerveaux tassés les uns contre les autres ?

 

Un coin tranquille près de la fenêtre. Je donne une conférence dans quelques minutes. On a les plaisirs qu'on peut. Je vais évoquer la vie intellectuelle au Moyen Âge européen. Insister sur la lectio spiritualis, l'art de lire, et, sans doute aussi, lier Hugues, le maître parisien de l'abbaye de Saint Victor, à Ezra Pound que je manquerai pas de faire revivre devant l'auditoire, maintenant que j'y pense.

 

Si j'avais su, philosophia practica, devant tant de misère humaine, j'aurais, pour les distribuer comme des pains de saveur, rempli mon sac de marin avec le maximum d'exemplaires de l'ABC of Reading (1934), oui, par charité bien ordonnée.

 

Décidément, il me faut tout faire. 

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