16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 06:00

File:Villa Barbarigo Pizzoni Ardemani, portale esterno (Valsanzibio, Galzignano Terme).JPG

 

 

L'autre jour de mon calendrier élastique, mon ami Antimo F., brillant universitaire, analyste pointu des organisations sociétales, italien de cœur, européen par conviction, cosmopolite toujours entre deux aéroports et trois conférences comme un autre que je connais, suivez mon regard, m'a savoureusement traité dans une fameuse trattoria ravie d'un auvent de vigne folle du côté de la Calle del Pestrin dans le quartier de l'Arsenal, écartée, une fois n'est pas coutume, ainsi que son nom me le laissait penser dès le seuil, de la presse, du bruit, et des galimafrées pour gastrolâtres.

 

Après notre franche conversation, les rires et les agapes – tartare di tonno rossa, risotto in forma di grana, tagliata di manzo al rosmarino, vins toscans –, j'ai pris le lendemain la décision de m'espacer encore sous le soleil printanier dans le magnifique domaine floral de Valsanzibio situé à quelques encablures au sud de Padoue.

 

Près d'une fontaine éclaboussante de fraîcheur, toute pointillée de signes qu'on aurait dit cabalistiques, j'ai rappelé à ma mémoire les impressionnants traités d'architecture d'Andrea di Pietro della Gondola, autrement dit Palladio-le-perspectiviste.

 

Étendu sur le gazon d'une pelouse, je me suis plongé, béat, dans une douce méditation contemplative, mon carnet bleu ouvert à la bonne portée :

 

« La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

 

Au milieu du jardin, libre de toute chose, chantait l'alouette...

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