21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 07:00

Chora of Amorgos, Triple church, 084827.jpg

 

 

Tout se joue dès l'aurore.

 

Les chiens et les loups ont fini de s'entre-dévorer ;  le rossignol savoure la liberté dans les frondaisons.

 

Une table, une chaise, papier, crayon, un galet au soin de la main, des murs blanchis à la chaux sous l'aromatique charmille, un feu de bois au coin de la dalle, du bon vin qui brille dans le verre, je peux bien prolonger mon séjour à l'antique Kavarnis.

 

Travailler avant la presse, le bruit, la cohue. 

 

Par la coulisse très avertie et le hasard fortuné des circonstances, j'apprends, en trois lignes, via ce courriel matinal tel un rapide message commando, que la véranda agrandie de son bassin de rocaille planté de bambous, ouvrant, à l'orée du parc longé des vergers, sur toutes les fantasmagories, pommes d'api, noisettes craquantes, pommes de rainette, sous l'auvent lumineux de laquelle je m'embarquai, dès que je sus lire, au bout du monde en compagnie de Robert Louis Stevenson, Jack London ou Jules Verne, est toujours là, parfaitement entretenue par les nouveaux et heureux propriétaires du domaine.

 

S'ils savaient...

 

J'ouvre le livre en ce lieu :

 

« Où sommes-nous vraiment lorsque nous pensons ?

 

Xénophon raconte une belle anecdote sur Socrate. Engagé comme soldat dans la campagne du Péloponnèse, il avait combattu vaillamment ; mais un jour que les troupes étaient en marche, il s'immobilisa soudain, perdu dans ses pensées, et resta ainsi une journée entière, oublieux de lui-même, de l'endroit où il se trouvait, de sa situation. Une idée lui était venue, ou bien quelque chose l'avait frappé et lui avait donné à penser, et il avait ainsi oublié la réalité. Il était sous l'emprise d'une pensée qui le transportait dans un nulle part, mais qui lui était étrangement familière... »

 

Le surgissement neuf de ce qui est là.

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