11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 07:00

'A Scene from the Tempest, Prospero and Ariel' by Joseph Severn.jpg

 

Le bruit du temps...

 

Tandis que la tempête fait rage dehors, je me cale bien au chaud dans un pub fumant :

 

« Vous êtes trois hommes de crime. La destinée qui régit ce bas monde et tout ce qu’il enserre a voulu que la mer insatiable vous rejetât de son sein dans cette île inhabitée ; car vous êtes indignes de vivre au milieu des hommes. {Alonzo, Sébastien et tous les autres tirent leurs épées.) Vous voilà maintenant en fureur ; mais que me fait toute cette vaillance ? c’est le courage des gens qui se pendent ou se noient. Insensés ! mes compagnons et moi nous sommes les ministres du Destin ; l’acier dont vos glaives sont forgés ne saurait entamer une seule de mes plumes ; c’est comme s’ils frappaient les vents qui mugissent ou l’onde qui se referme sous leurs coups ; mes compagnons sont pareillement invulnérables : lors même qu’ils pourraient nous blesser, vos glaives sont maintenant trop pesants pour votre faiblesse, et vous n’avez pas la force de les soulever. Mais rappelez-vous, car c’est le motif qui m’amène, que vous trois, vous avez dépouillé le vertueux Prospéro de son duché de Milan ; que vous l’avez exposé, lui et sa fille innocente, à la merci de l’Océan, qui vous l’a bien rendu. Pour punir ce forfait, l’éternelle puissance, ajournant sa vengeance, mais ne l’oubliant pas, a soulevé contre vous et la mer et la terre et toutes les créatures. Toi, Alonzo, elle t’a privé de ton fils ; elle t’annonce par ma voix que des malheurs persévérants, plus terribles qu’une mort immédiate, s’attacheront à toi et à tes actes ; sa fureur, dans cette île désolée, ne saurait manquer de t’atteindre, et tu ne peux la conjurer que par un cœur contrit et une vie irréprochable. »

 

Si William l'écrit, c'est que ça doit être vrai...

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