19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 06:00

715px-Courbet_mer.jpg

 

Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales.

L’âme d’un être humain - même les yeux d’un pitoyable gueux ou d’une fille du trottoir-, sont plus intéressants à mes yeux.

 

 

Pendant le colloque, j'ai dit ce que j'avais à dire, et maintenant j'avance dans le frais soleil. Avenue d'Edimbourg, je m'offre un bon café, vérifie les horaires des trains et me dis que j'ai bien le temps, cette fois, d'aller visiter le musée des beaux-arts, puis de flâner sur les quais : Quai de la Londe, Quai de Vendeuvre, Quai Caffarelli. Ce dernier, raconte le guide de la Normandie que j'ai emporté, en l'honneur de Charles Ambroise de Caffarelli du Falga, 1758-1826, ancien préfet de l'Ardèche, du Calvados et de l'Aube sous le Premier Empire. Tour de France administratif, tour de la France gastronomique...J'espère qu'il en a eu de la joie.

 

Ce musée de Caen (en 1945, la ville jaillissant des ruines) est une réussite en termes d'œuvres présentées et de politique de large ouverture au public des usagers. Quand c'est bien, il convient de le faire savoir -un travers bien français étant, on le constate pour un oui pour un non, le dénigrement systématique et concerté. Après un tour, je reviens vers Le Pérugin (Saint Jérôme dans le désert), Paul Véronèse (La Tentation de saint Antoine), Nicolas Poussin (Vénus pleurant Adonis), Philippe de Champaigne ( La Samaritaine), Willem Drost (L’Écaillère) et Gustave Courbet (La Mer, 1872).

 

Bord de mer, sans doute à Etretat, toile de commande (docteur Jacquette, médecin à Caen) me dit la notice. L'irruption de la Commune a eu lieu. Courbet a, lui, payé chèrement son goût pour la République (détention, amende, mise à l'index). Que reste-t-il de la grève, I mean, sur la grève ? Un ponton délabré, une barque ensablée, un immense ciel pommelé qui surplombe toute la scène. C'est peu ? C'est beaucoup ! Les éléments ont effacé l'Homme (majuscule) ou plutôt il s'est effacé de lui-même. On peut passer à autre chose. Le XXe siècle est en marche. Deux pas en avant, trois en arrière...

 

Plus tard sur les quais, le carillon de cent clochers au soleil comme aux plus beaux jours de la Libération.

commentaires