Aller plus loin...
Iona aux confins du monde.
Un battement d'aile et du bleu partout.
Solitude peuplée du souvenir.
J'ouvre le livre romantique :
« Iona ne mesure pas plus de trois milles de long sur un mille de large, et compte à peine cinq cents habitants. Le duc d’Argyle, à qui elle appartient, n’en retire qu’un revenu de quelques centaines de livres. Là, point de ville proprement dite, ni même de bourgade, ni même de village. Quelques maisons éparses, pour la plupart simples masures, pittoresques si l’on veut, mais rudimentaires, presque toutes sans fenêtres, éclairées seulement par la porte, sans cheminée, avec un trou dans le toit, n’ayant que des murs de paillis et de galets, des chaumes de roseaux et de bruyères, reliés par de gros filaments de varech.
Qui pourrait croire, cependant, que Iona a été le berceau de la religion des Druides, aux premiers temps de l’histoire Scandinave ? Qui s’imaginerait qu’après eux, au sixième siècle, saint Columban, — l’Irlandais dont elle porte aussi le nom, — y fonda, pour enseigner la nouvelle religion du Christ, le premier monastère de toute l’Écosse, et que des moines de Cluny vinrent l’habiter jusqu’à la Réforme ! Où chercher maintenant les vastes bâtiments, qui furent comme le séminaire des évoques et des grands abbés du Royaume-Uni ? Où retrouver, au milieu des débris, la bibliothèque, riche en archives du passé, en manuscrits relatifs à l’histoire romaine, et dans laquelle venaient utilement puiser les érudits de l’époque ? Non ! à l’heure présente, rien que des ruines, là où la civilisation, qui devait si profondément modifier le nord de l’Europe, avait pris naissance. De la Sainte-Columba d’autrefois, il ne reste que la Iona actuelle, avec quelques rudes paysans, qui arrachent péniblement à sa terre sablonneuse une médiocre récolte d’orge, de pommes de terre et de blé, avec les rares pêcheurs, dont les chaloupes vivent des eaux poissonneuses des petites Hébrides ! »
Le calme après la tempête.