April in Paris, chestnuts in blossom, holiday tables under the trees, doux vent bleu.
Debout à six heures. Studio et jardin en éveil. Douche. Café. Tempo.
La radio diffuse des complaintes blues chantonnées, et parfois, psalmodiées, par les journaliers noirs au travail dans les plantations cotonnières du grand Sud.
J'entends encore la belle voix grave de Paul Robeson, Ol' Man River, Song of Freedom : les bateliers de la Volga sur les rives du Mississippi...
On quitte soudain les années 30 pour foncer vers le milieu des années 50 : bascule du temps, changement de rythme, Ella Fitzgerald, le swing de ses improvisations vocales, les premières paroles humaines, c'était sans doute comme ça, un jazz naturel, des voyelles improbables placées dans une gestuelle pour qu'on les entende, frappe des mains dans l'air, frappe des pieds sur la terre.
Et aujourd'hui, frappe des touches du clavier musical en écriture.
It don't mean a thing if I ain't got that swing...