Dans la maison aux quatre cheminées, j'ai quatre pianos...
Bon, quelques symphonies de temps à autre, d'accord, des opéras, oui, des concertos, bien entendu, de la musique de chambre, toujours. Mais ce qu'il y a de bien avec Erik Satie, ce sont deux ou trois notes toutes les cinq ou six mesures. Un Japon musical aux portes de Paris.
Je peux ainsi me faire à l'idée sonore de la musique -je plaisante à moitié !
Une ascendance écossaise et un solide sens de l'humour : deux ingrédients qui, depuis des lustres, ont rendu Satie très sympathique à mes oreilles.
Nous n'étions pas très nombreux dans les années 1960 à jouer les Gymnopédies et les Gnossiennes : un gai savoir pianistique en vol plané.
On oublie que Satie a travaillé avec Picasso. Que se sont-ils dit ?
Ce soir, la télévision suisse de langue romane rediffuse le magnifique film de René Clair, Entr'acte. La partition de Satie tire la langue aux conventions, à la méchanceté gratuite, à la mesquinerie. Et invite à un peu de solidarité. Nous étions au sortir de la grande boucherie humaine. Nous étions en 1924.
Satie ? Samedi et tous les jours de la sainte semaine !