31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 14:00

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Le plus connu, le haïku originel, celui de Matsuo Bashō, 1644-1694, dont le nom de plume signifie, rappelons-le, bananier en japonais, est celui, parmi tant d'autres, que j'aime, encore et toujours, lire, à fredonner, devant le bassin aux poissons rouges :

 

La vieille mare

Une grenouille y plonge

Ploc !

 

Version en langue anglaise et nuances :

 

The old pond

A frog jumps in

The sound of the water

 

 

Ah !, cette vieille mare ou ce vieil étang (étant ?), il n'y a pas que les grenouilles qui y plongent :

 

Dans la vieille mare

A coulé une sandale de paille

Tombe la neige fondue


 

(Buson, 1716-1783, "village rustique", c'est son "nom")


 

L'étang ou la mare ne sont jamais désolidarisés du réseau naturel :

 

La rivière et l'étang

Désormais ne font qu'un

Pluie de printemps

 

(Buson)


 

Humilité des choses et de l'approche, bien entendu, et c'est tout l'art du haïku, mais humilité apparente pour qui sait lire entre les lignes :

 

J'ai emprunté ma chaumière

Aux puces et aux moustiques

Et j'ai dormi

 

(Issa,1763-1828)


 

Dans la bibliothèque de l'atelier, mon atelier des quatre vents,  je relis la magnifique anthologie du haïku de Maurice Coyaud publiée dans le temps d'autrefois (Fourmis sans ombre, éditions Phébus, Paris, 1978) et tombe sur celui-ci qui dit à la perfection mon état d'esprit présent :

 

Ils ne pipaient mot

Ni l'invité ni l'hôte

Ni les chrysanthèmes blancs

 

(Ryôta, 1718-1787)

 

 

It is good as it is.

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