À la source...
Quel hiver ! Relire pour relier en cohérence :
« Le duc du Maine et le comte de Toulouse, au sortir du cabinet du conseil, descendirent dans l’appartement du duc du Maine, où ils s’enfermèrent avec leurs plus confidents. Ils les surent si bien choisir, que nul n’a su ce qu’il s’y passa. On peut, je crois, sans jugement téméraire, imaginer qu’il s’y proposa bien des choses que la sagesse du comte de Toulouse empêcha moins que le peu d’ordre et de préparation de la cabale, et la prompte venue du parlement en trouble, qui ne donna pas loisir d’y faire des pratiques. Le cardinal de Polignac y fut toujours avec eux et leurs principaux amis en très petit nombre. Je n’ai jamais compris comment ils ne tentèrent pas de se trouver au lit de justice, pour y parler et y faire tous leurs efforts. La faiblesse qu’ils connoissoient si bien dans le régent, surtout en face, les y devoit convier puissamment ; mais la peur extrême, qui fut visible dans le duc du Maine, ne lui permit pas sans doute d’y penser, encore moins de se hasarder à rien. Il avoit vu le régent si libre dans sa taille, qu’il ne douta jamais qu’il ne fût bien préparé à tout ; et moins un grand coup, et si secrètement préparé étoit de son génie, plus il redouta tout ce qu’il en ignoroit. Quoi qu’il en soit, le comte de Toulouse n’en sortit pour aller chez lui qu’après cinq heures du soir, où il fit contenance de vouloir s’en aller à la suite de son frère. Ils n’avoient rien su de précis qu’après le lit de justice, et ils avoient eu trois heures à raisonner ensemble depuis. »
The best – et en livre de poche.