3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 06:00

 

 

Encore un petit effort...

 

 

– Quelle ligne ! Mais comment fais-tu ?

– Trois fois rien, je marche, je nage un peu si l'onde est propice, j'utilise ce vieux manche à balai pour m'étirer le dos...

– Quand même !

– Ce sont des viatiques bien simples dont chacun peut s'emparer...

 

L'ami s'époumone depuis des lustres à ventiler sa brioche blasonnante. Il écoute. Il n'écoute pas. Ou, à dire vrai, il ne s'écoute pas. Son corps, passablement éreinté, le rappelle sans relâche à l'ordre. Je pourrais lui redire de corriger son alimentation (trop de gras, en tout cas, pas le bon), de déguster les joyeux légumes du marché, les rutilants fruits du verger, rien ne lui est acceptable. Au fond, il a, sans doute, raison : chacun voit midi à sa porte en matière de régime diététique. Les recommandations en général (il suffit de feuilleter la presse féminine...), les miennes en particulier (bienveillantes comme toujours...), sont donc souvent contre productives. 

 

Un fait : certaines connaissances ne peuvent plus me piffrer à leur table, car, la dalle en pente, il m'arrive de bâfrer comme quatre. Et d'écluser outrément. Je plaisante. Quoique... Ces jours-là, j'ai la sensation de sortir d'une quarantaine et me livre, cru ou cuit, à toutes sortes d'expériences. La vie de mon organisme m'importe. Chameau le matin, Dionysos le soir. 

 

Une intelligence puissante dans un belle enveloppe. On a pu voir jusqu'où la vertu (le vice ?) est allée et c'est, exemple (qui, selon moi, n'en est pas un) entre cent, l'art du seppuku porté par Mishima à son paroxysme.

 

Nu ou plutôt vêtu d'un unique longhi birman en été, les épaules couvertes d'un kesa rouge safran l'hiver, devant le bassin aux espiègles poissons, je savoure noix, noisettes, champignons et pommes qu'accompagne un flacon de graves. La terre, l'eau et le ciel. Mon ton de base. Après, il sera bien temps de piquer un cent mètres !

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