Quelle époque ! Capitale de la douleur... À la terrasse d'un bistrot, les frimas pour un ordre de bataille incertain, les hommes et les femmes devant mes yeux en claudication heurtée. Décidément, je n'aurais entendu, vu, perçu un tel amoncellement de...
Jonquilles dans les jardins. Entrée de semaine sous le paisible passage couvert de Saint Nicholas Market. Les devantures se réveillent. Elles se répondent maintenant en douceur dans l'air, ces odeurs conjuguées de scones, de muffins, de croissants, de...
Tous les hommes veulent vivre, mais aucun ne sait pourquoi... Hystérie sur les ondes. À l'évidence, on se réjouit du côté de la radio : Ça y est ! La barre des sept milliards d'individus est quasiment franchie ! Sur l'une des plus belles places au monde,...
Promontoire en bleu profond... ई Î ई î, 4e lettre de l’alphabet, répondant à l’i long. ई î. êmi 2. Cette racine confond ses formes et ses significations avec celles de i ; elle n'est guère employée que dans le Vd., où elle a surtout le sens de : aller...
Qui donc a dit que le dessin est l'écriture de la forme ? La vérité est que l'art doit être l'écriture de la vie... Le printemps renaît un peu partout. Et le peuple se prend d'espérance. Ne nourrissant ni espoir ni désespoir, je préfère poursuivre mon...
(...) L’idée première de la Comédie humaine fut d’abord chez moi comme un rêve, comme un de ces projets impossibles que l’on caresse et qu’on laisse s’envoler ; une chimère qui sourit, qui montre son visage de femme et qui déploie aussitôt ses ailes en...
Un ami attentif venait de m'envoyer La vie dans les bois de Charles Lane. Si l'auteur de ce court mais dense texte (78 pages), anglais d'origine, éducateur à ses heures, transcendantaliste chevronné, co-fondateur, vers 1843, avec son ami Bronson Alcott,...
Recording studio. Les journalistes, du matériel, ils en déplacent... Pour un entretien d'une heure à peine, des kilomètres de câbles, des batteries portatives, des éclairagistes, des preneurs de son, un script et des liasses de documents. À questions...
Trouver le bon chemin... Ὧς ὁ μὲν ἔνθ᾽ ἠρᾶτο πολύτλας δῖος Ὀδυσσεύς, κούρην δὲ προτὶ ἄστυ φέρεν μένος ἡμιόνοιιν. Ἡ δ᾽ ὅτε δὴ οὗ πατρὸς ἀγακλυτὰ δώμαθ᾽ ἵκανε, στῆσεν ἄρ᾽ ἐν προθύροισι, κασίγνητοι δέ μιν ἀμφὶς ἵσταντ᾽ ἀθανάτοις ἐναλίγκιοι, οἵ ῥ᾽ ὑπ᾽ ἀπήνης...
Juin est le temps des examens en général et celui des examens de conscience en particulier. Avec attention, comme toujours, je me plonge dans les synthèses des étudiants les plus avancés qui ont lu, assidûment depuis l'automne, U.S.A., la vaste fresque...
Sauf ces jours-là, je pouvais d’habitude, au contraire, lire tranquille... Vent debout en bleu pastel. Bureau 324 à l'université. Silence de velours. Boiseries, figures illustres en sculptures, odeur de cuir fané. C'est un bel après-midi idéal pour lire,...
Les voix instructives exilées.... L’ingénuité physique amèrement rassise.... — Adagio — Ah ! l’égoïsme infini de l’adolescence, l’optimisme studieux : que le monde était plein de fleurs cet été ! Les airs et les formes mourant... — Un chœur, pour calmer...
Il faut confronter des idées vagues avec des images claires... Retour de Londres. Un ami vient me chercher à la descente du train. Là, tout de suite, dans le vaste hall, les voix françaises criardes, les gestes comme égratignés de l'intérieur, les visages...
Sirocco britonnique. Lueur du jour. Le train qui vient de traverser l'élégante cité d'Oxford fonce maintenant vers la côte. La locomotive a la volonté manifeste de rivaliser avec la vitesse du vent qui balaie tout sur son passage. J'aurais pu descendre...
I don't act, anyway... Il y a des moments où je fais vraiment une tête à la Buster Keaton. La mécanique générale de la régression massive à tous les étages commence à sérieusement me fatiguer. L'autre jour, il pleuvait sur la grande ville - et il pleut...
Sur mes vieux jours, je n'aime que la quiétude... Matin de Chine. Solitude lumineuse des roses. Ivresse de l'oisiveté. Je vais relire de bons livres. On ne sait jamais. Paris est une fête. Journal d'un écrivain. Les Illuminations. Je prends celui-ci qui...
C'est un bar qui ne ferme pour autant dire jamais. Le blanc s'y enlace avec le noir. Paris dort encore ou fait semblant, et je savoure un verre de Pomerol. Je rentre à présent dans ma nuit éveillée à moi. Je suis seul entouré par beaucoup de fantômes...
Rentrée ? Sortie ! (...) 1 Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. 2 Les...
Nous étions un jeudi. Le ciel était gris. La terre était couverte de neige et d'épais flocons continuaient à tourbillonner lorsque Séraphin engagea notre conversation dans une clairière, près de son petit ermitage face à la rivière Sarovka qui coulait...
I saw a muskrat come out of a hole in the ice. He is a man wilder than Ray or Melvin. While I am looking at him, I am thinking what he is thinking of me. He is a different sort of a man, that is all. (Henry David Thoreau, Journal, November 24th, 1850)...
Jour de fête en bleu solaire. De passage dans la grande ville, un ami m'invite à une virée sur la côte normande. Les joies de l'amitié. - Une belle voiture de collection comme tu les aimes, allez, on va voir le bord de mer, les peintres et les crustacés...
Le sujet matériel de la gastronomie est tout ce qui peut être mangé... Musique, fête, saveurs. J'ai toujours eu un appétit barbare. Seul et en partage. De la malle hivernale, j'extrais ce menu pour les amis encore fluets bientôt repus : Caviar frais Consommé...
Blanc tourbillon dans le studio. Oui, on le sait depuis longtemps, le nucléaire, c'est dangereux. Japon, Japon, entre tradition et ultra modernité...Tout ça pour ça... Les premières fleurs du rosier écloses dans le jardinet. Primum tempus. Comme souvent...
Bleu frais. Trois jours chez des amis à Houlgate. Pins dans le jardin, chambre claire et vue dégagée sur la côte normande. Fin d'après-midi à refaire le monde. Et il est bien défait ces jours-ci. Arrive l'autre temps, celui du questionnaire de Marcel...
Blanc astral. Dans le train qui me porte à Oslo, lecture des Fragments rédigés en quasi apnée par la fragile Marilyn (Seuil, 2010). De tout dans ce qui se veut un recueil, à l'ombre des regards pendant des années et qui surgit spectaculairement en même...