Freud s'échappe du vortex plombé de Vienne le 4 juin 1938 pour gagner l'Angleterre. Tout, désormais, dans la ville est bien propret. Le sucre et la crème pâtissière vont, pour un bon moment, l'emporter sur le sel sans fard de la vie. Le pan de cette histoire...
Nous cherchons partout l'absolu, mais nous ne trouvons que des choses. C'est sans doute par esprit de contradiction qu'invité aujourd'hui plein Sud, à Toulouse, autour d'un gigot d'agneau façon bordelaise et d'un flacon de château Angélus (quel nom céleste...
Je veux vivre avec moi-même, Jouir du bien que je dois au ciel, Seul, sans témoin, Libre d'amour, de jalousie, De haine, d'espoir, de souci... Le frêle bateau à moteur était arrivé par le chenal de l'Ouest après s'être ouvert un passage au milieu des...
Brise bleue et touches de gris sur le Lago dei Quattro Cantoni ou lac des Quatre-Cantons . Once upon a day...Un jour, il faudra bien que je me décide à avoir l'audace d'offrir ma bibliothèque à une institution ou à un individu. Ma bibliothèque est très...
Une première pensée apparaît. L’idée de culture, d’intelligence, d’œuvres magistrales est pour nous dans une relation très ancienne, - tellement ancienne que nous remontons rarement jusqu’à elle -, avec l’idée d’Europe. Les autres parties du monde ont...
A - Mais enfin dites-moi, faut-il civiliser l'homme ou l'abandonner à son instinct ? B - Faut-il vous répondre net ? A - Sans doute. B - Si vous vous proposez d'en être le tyran, civilisez-le. Empoisonnez-le de votre mieux d'une morale contraire à la...
(...) Les chevaux ont naturellement des sabots capables de fouler la neige, et un poil impénétrable à la bise. Ils broutent l’herbe, boivent de l’eau, courent et sautent. Voilà leur véritable nature. Ils n’ont que faire de palais et de dortoirs...Quand...
April in Paris, chestnuts in blossom, holiday tables under the trees, doux vent bleu. Debout à six heures. Studio et jardin en éveil. Douche. Café. Tempo. La radio diffuse des complaintes blues chantonnées, et parfois, psalmodiées, par les journaliers...
Autrefois, j'ai vécu en Irlande. Une ancienne cabane de pêcheur de murs bleus au toit de chaume agrémentée d'un point d'eau qu'il nous fallait régulièrement réamorcer matin et soir - la bonne fortune voulut que je loue cette thatched cabin, cet abri des...
Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite, vainement, dehors. Ou presque rien, en apparence. Avez-vous remarqué qu'un écrivain travaille sans arrêt, même lorsqu'il n'écrit pas ? Un peu à la manière des chats : amis de la science et de la volupté,...
Le français est langue royale, il n'y a que foutus baragouins tout autour... Un jour, sur les bords de Loire, au milieu de mille choses, j'ai relevé cette déclaration épicée. (Aïe !, je viens de citer Louis-Ferdinand Céline, je vais encore me faire bien...
Dans la Venise du Nord, au tournant des années 1970, la vie underground grouillait d'expériences toutes plus fortes, et souvent plus naïves, les unes que les autres. A posteriori, une seule motivation commune : recréer de nouvelles bases existentielles....
Plume en Provence. Invité dans l'avant-pays de Grignan, j'apprécie le calme d'un train Corail qui m'offre aussitôt la joie renouvelée d'ouvrir les lettres en prose électrique de Marie de Rabutin-Chantal, femme de tête comme jamais, autrement dit Madame...
Été en plein hiver. Terrasse de bistrot et ballon de vin blanc à deux pas de la Barer Straße, Munich. Avant l'entrée en scène de la bouffonnerie touristique, heureusement rare en cette saison, tour matinal à un autre de ces musées vivants sur cette planète...
Ars poetica. In literature it is only the wild that attracts us. Dullness is only another name for tameness. It is the untamed, uncivilized, free, and wild thinking in Hamlet, in the Iliad, and in all the scriptures and mythologies that delights us -not...
Ce quartier de Montparnasse où j'ai tant marché - mes semelles connaissent, à bout de souffle, les quatre saisons de la rue de Rennes (cette civette rouge et or, les fins cigares de Hollande, elle a disparu), du boulevard Raspail (Jean-Paul Sartre, sa...
Malgré le froid glacial et la bise hurlante, un maigre rayon de soleil m'attire ce matin vers les bords du Rhône, en Avignon. Le pays est, dit-on, paralysé par les frimas précoces, on veut m'en persuader, intoxication mentale, la preuve, je peux aller...
Noël approche à grandes enjambées, vos amis aussi et vous ne savez, au fond, si ce sera la joie ou la corvée des retrouvailles. Quel cadeau lui offrir au pied du beau sapin ?, se demande-t-on en épluchant le tombereau de catalogues qui remplace ces jours-ci...
J’étais dans une sorte d’extase, par l’idée d’être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. Absorbé dans la contemplation de la beauté sublime, je la voyais de près, je la touchais pour ainsi dire. J’étais arrivé...
Parmi les trois livres sur l'île déserte : les Essais. J'aime beaucoup ce fier portrait de Michel de Montaigne (eh oui, Montaigne a un prénom...) que l'on peut voir, mieux, admirer au musée Condé à Chantilly. Dans la resserre en châtaignier de ma bibliothèque...
Lichtenberg dit justement : il y a très peu de choses que nous pouvons goûter avec les cinq sens à la fois . Matin de fournaise azurée. Sept heures et déjà trente degrés sur le patio qui surplombe l'anse aux eucalyptus. Des pétales de roses se courbent...
Ermite au pinceau sur les rivages du Maine, Winslow Homer a été l'un de ces artistes du dehors qui ont révélé les formes américaines de la vie liquide dans leur authenticité sans fard. Chantre de l'Océan (qu'aurait dit Victor Hugo ?), ses aquarelles en...
Ce pourrait être le titre d'un tableau de Fragonard ou de Watteau... Étourdissement, s. m. (Médecine) : C’est le premier degré du vertige : ceux qui en sont affectés, se sentent la tête lourde, pesante ; semblent voir tourner pour quelques moments les...
Bourrasque équinoxiale qui balaie tout sur son passage... L’Aurore, s’échappant des bras du beau Tithon, Surgit pour éclairer et le ciel et la terre. Les dieux de s’assembler, sous le regard sévère De Jupin darde-foudre et maître en tout canton. Minerve...
Était-ce pour l'unique raison qu'un mien aïeul avait partagé avec Jules Verne le goût du libre-esprit que j'avais accepté de prendre la parole à Amiens ? Allez savoir. Le colloque Littérature et condition postmoderne (vous voyez le topo...) a duré deux...