Chers amis Irlandais,
Vous êtes attachés à votre beau pays, à votre belle île - et je vous comprends. Je connais vos soucis, vos tracas, vos ennuis. Le FMI (Farouche Mixeur International) vous trouve à l'instant la solution qui vous convient. L'essayer, c'est l'adopter comme le dit mon tailleur borduro-moldave. Oui, je sais, le froid gagne et la tourbe vient brutalement à manquer. Chin up ! Fortitude ! Songez à la douceur de partir à nouveau en week-end dans le Connemara à deux, à trois, avec toute votre petite famille !
On peut aussi déguerpir, tout quitter, fuir. C'est exactement ce que fit James Joyce, votre compatriote, en 1904. Vous vous souvenez ? Il en avait plus qu'assez d'une certaine mentalité insulaire qu'il tentait de noyer dans d'interminables beuveries avant son départ définitif pour le continent.
Ah !, je pourrais m'entretenir de Joyce à l'infini avec vous. Une autre fois, for sure. Aujourd'hui, je ne fais que mentionner ces trois photos (Sainte Trinité...) de l'auteur du Portrait of the Artist as a Young Man. Des icônes pour vous remonter le moral. La première, Joyce jouant de la guitare. La deuxième, Joyce jouant du piano. La troisième enfin, ma préférée, émouvante photo, Gisèle Freund à l'appareil. Nous sommes en mai 1938 dans la librairie Shakespeare & Co d'Adrienne Monnier, bienfaitrice devant l'Eternel, rue de l'Odéon, à Paris. Il fait beau. Il fait déjà presque tout noir. Et James Joyce de profil - ce sourire...
Slan agat !
P.S. Aviez-vous remarqué, chers amis, que pour arriver dans le Connemara, on traverse la région de Joyce ?