29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 07:00

Image illustrative de l'article Aulos (instrument)

 

 

Mais tragique – à la manière des anciens Grecs et de Nietzsche.

 

Sauf exceptions, presque partout, le peuple européen a été transformé en populace.

 

Pendant ce temps-ci, le capitalisme financier mondial, j'insiste sur financier, tire sans vergogne, toute honte bue, les marrons du feu fascinant qui crépite dans et hors la Bourse. Un financier à l'amende pour avoir accumulé le beurre et l'argent du beurre ? Autant chercher sous les sabots d'un cheval. Au moins, la chose est entendue. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.

 

Avant l'avion vers Athènes-la-claire, les îles et le large, je me suis replongé dans un film fellinien d'autrefois que diffusait la télévision italienne, I vitelloni.

 

La scène, pour moi magistrale, définitive, où, à bord d'une bagnole des années 1930 dont le toit a été découpé en forme de vigie, le grand Alberto Sordi, une écharpe à carreaux entourant son visage contre le froid, fait un franc bras d'honneur à un groupe de cantonniers s'activant à réparer la route.

 

« Lavoratori ! », leur lance-t-il, crâneur.

 

Cent mètres plus loin, la guimbarde tombe en panne, les ouvriers armés de pelles et de pioches lui courent après, et Sordi ainsi que ses compagnons désœuvrés de hurler à la face du monde : « Sono socialista ! »

 

Dans cet autre studio plein de fleurs très odorantes, j'ai repensé au copain des dunes, au défilé de ses anecdotes, aux voix de Marrakech. Lui parlerai d'Elias Canetti. Il le faut bien. Et des chiens espagnols endormis à l'ombre de la médina.

 

Le son d'une voix qui survit à tous les autres.

 

Le livre s'est ouvert :

 

« L’eau est le premier des éléments, et l’or brille, entre les richesses les plus magnifiques, comme un feu étincelant au milieu des ombres de la nuit. Mais, ô ma Muse ! si tes regards parcourent en un beau jour le vide immense des cieux, ils n’y rencontreront point d’astre aussi resplendissant que le soleil ; de même, si tu veux chanter des combats, tu n’en pourras célébrer de plus illustres que ceux de la carrière olympique.

C’est eux qui inspirent aux doctes enfants de la sagesse des hymnes pompeux en l’honneur du fils de Saturne, et qui nous rassemblent aujourd’hui dans le palais fortuné d’Hiéron.

Ce prince libéral et magnifique, dont le cœur réunit tout ce que les vertus ont de plus sublime, fait fleurir la féconde Sicile par la sagesse de ses lois.

Il protège aussi les talents, et excelle dans l’art de former ces divins accords que souvent nous faisons entendre, assis à la table où son amitié nous convie.

Arrache donc à son silence ta lyre dorienne. O ma Muse ! si Pise anime tes transports, redis-nous les inquiétudes et l’allégresse que tu éprouvas en voyant Phérénice se précipiter d’un vol rapide sur les bords de l’Alphée, et, sans être pressé de l’aiguillon, conquérir la victoire au maître habile qui l’a formé »

 

Si la beauté venait à disparaître...

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